Mon chien ou mon chat est mort, que faire ?

Si la mort de votre animal de compagnie vous plonge dans un profond chagrin, il n’en est pas moins nécessaire de suivre certaines règles pour traiter le corps de votre chien ou chat de manière légale et respectueuse. Explications avec Valentine Colas, vétérinaire à la clinique V24 à Levallois-Perret.

« Pour des questions d’hygiène et de conservation du corps (le temps de détérioration de la chair est de vingt-quatre heures à l’air libre), il est obligatoire de conserver votre animal de compagnie décédé dans une chambre froide, de l’enterrer si cela est possible ou de le remettre à un organisme spécialisé », explique Valentine Colas.
« Vétérinaire de jour, clinique d’urgence, service de crémation animale ¹ ou taxidermiste, ces professionnels vont prendre soin de votre animal en fonction de ce que vous avez décidé pour lui », développe l’experte, qui rappelle qu’« il n’y a aucune obligation légale à prévenir son vétérinaire, mais qu’il faut déclarer le décès de son animal de compagnie à l’ICAD (Identification des carnivores domestiques) ».‍

Mon chien ou mon chat est mort : l’enterrement à domicile

Votre animal de compagnie décède à votre domicile et vous avez la possibilité de l’enterrer dans votre propriété. « Cette pratique est légale mais doit répondre à quelques obligations, rappelle Valentine Colas. Il est impératif de creuser la tombe à plus de 35 mètres d’une habitation (y compris la vôtre) et de tous les points d’eau, d’enterrer votre animal de compagnie à au moins 1,20 mètre sous la terre et de recouvrir le corps de chaux. »

« Si votre chien pèse plus de 40 kilos, il est interdit de l’inhumer dans un espace privé, poursuit la spécialiste. Par ailleurs, se débarrasser du corps de votre compagnon à poils dans un espace public est interdit aussi, et ce quel que soit son poids. »

Mon chien ou mon chat est mort : la crémation

La crémation (ou incinération) d’un animal de compagnie peut être réalisée par votre vétérinaire, par une clinique d’urgence ou par un service de crémation animale. Elle peut être collective ou individuelle avec récupération des cendres dans une urne.

« Chez un vétérinaire, la crémation collective vous coûtera entre 130 et 170 euros, la crémation individuelle entre 250 et 300 euros. Mais si vous pouvez transporter votre animal de compagnie jusqu’à une société de crémation, le coût de l’opération sera réduit », rappelle Valentine Colas.

Pour les personnes en difficulté, le dispensaire vétérinaire de la SPA prendra en charge l’euthanasie si nécessaire et le corps de l’animal décédé pour une crémation collective ou individuelle. « Nous ne nous occupons que des animaux déjà suivis par la SPA ou ceux de SDF », rappelle Nathalie Jourdois, responsable du centre parisien du XVII^e arrondissement qui explique que « l’incinération collective est payable en don libre et l’incinération individuelle avec récupération des cendres vaut 168 euros ». Il existe douze dispensaires SPA en France.

« Entre le moment où on dépose son animal décédé chez le vétérinaire et la récupération de l’urne, il faut compter quinze jours, rappelle Valentine Colas. La dispersion des cendres doit être faite dans une zone privée, mais il est autorisé de les disséminer en pleine nature, à l’écart des voies publiques, des parcs, des champs cultivés et en dehors des rivières et cours d’eau domaniaux. »

Pour conserver les cendres de votre animal, il existe une grande variété d’urnes funéraires et d’objets commémoratifs, comme les bijoux cinéraires. L’urne devra être choisie en fonction de la taille de votre animal et de la quantité de cendres récupérée après sa crémation. De l’urne standard à celle peinte à la main, un large choix existe, en bois, en bronze, en acier inoxydable, biodégradable ². Les vétérinaires en proposent également.

Mon chien ou mon chat est mort : les cimetières pour animaux

Comme pour les humains, il existe des services d’inhumation pour les animaux de compagnie et des cimetières pour les accueillir. Le plus connu est le cimetière animalier pour animaux d’Asnières sur Seine (92) qui abrite quelques locataires « célèbres », comme « Rintintin, le valeureux héros du feuilleton télévisé ; Kroumir, le chat de Henri de Rochefort, dont on raconte qu’il est mort de chagrin quatre jours après son maître ; les animaux de compagnie de Camille Saint-Saëns, de Courteline, de Sacha Guitry, de princes et de ducs… », selon le site du cimetière.

Une quarantaine de cimetières animaliers existent en France et sont répertoriés sur le site Animastele ³. Une concession coûte 100 euros à l’année ; la taxe d’inhumation, une dizaine d’euros ; la construction d’un caveau, environ 1 000 euros.

Il est aussi envisageable de réunir ses souvenirs grâce au cimetière virtuel pour animaux Animorial ⁴. Cette plateforme commémorative permet de partager des messages et des photos, pour lui rendre un hommage symbolique et perpétuer sa mémoire.

Mon chien ou mon chat est mort : l’empaillement

Le processus d’empaillage d’un animal de compagnie est légal sauf pour les espèces protégées, mais reste un procédé très complexe qui doit nécessairement être accompli par un taxidermiste. Tous les os et organes internes de l’animal sont ôtés du corps et remplacés par un moule. Si l’aspect extérieur de votre chien, votre chat ou votre canari, restera totalement identique, authentique et inchangé (il gardera ses poils, ses plumes, sa peau), ses yeux seront échangés par des globes oculaires synthétiques.

Le prix de l’empaillement dépendra de la taille de l’animal. Pour un chien de 30 kilos ou plus, il faudra compter environ 800 euros. « Si vous souhaitez faire empailler votre animal de compagnie, il est important de le conserver au froid et de l’apporter au plus vite à un taxidermiste »,rappelle notre experte.